L'Amérique dans mon cinéma

L'Arizona :

L'Arizona est un état du sud ouest des Etats-Unis,sa capitale est Phoenix. Le "Sunshine State"  regorge de merveilleuses montagnes telles que le Grand Canyon ou Sedona considéré comme son petit frère. Les immenses plaines ensoleillées et poussiéreuses de l'Arizona offre également un magnifique terrain de jeux pour le cinéma.

 

Beaucoup de westerns ont été tournés dans les plaines désertiques de la région de Tombstone ou de Tucson.

La célèbre fusillade d'OK Coral entre la fratrie Earp et le clan Clanton/McLaury eut lieu au cœur de la ville de Tombstone et pour de vrai. C'était le 26 octobre 1881.  

Les westerns Wyatt Earp (Kurt Russell, Val Kilmer) et Tombstone (Kevin Costner, Gene Hackman, Dennis Quaid) sont de réels aperçus de ce que peuvent être les étendues désertiques et arides de l'Arizona. Ces deux films retracent la réalité de ce qu'était la cruauté du sud ouest américain à la fin du 19è siècle. A cette époque c'était "la bourse ou la vie"...!

"OK Coral" n'est qu'un épisode dans la vie du shériff Wyatt Earp, même s'il a gravé son nom dans l'histoire. L'intransigeance de Earp reste encore légendaire aujourd'hui. C'est ce à quoi s'est attaché  Lawrence Kasdan, de plus avec une qualité de reconstitution historique magnifique, un casting de grande tenue et une interprétation remarquable.

 

Le film Tombstone relate aussi de la plus célèbre fusillade de l'histoire américaine. Ces deux films sont pour moi les deux meilleurs du genre...se passant en Arizona.

 

Les westerns d'autrefois ne font plus recette au cinéma. Les silences et les regards avant un duel ont disparu au profit des effets spéciaux et des cascades de voitures... En 2007, Russell Crowe et Christian Bale se sont retrouvés dans la ville la plus ensoleillée des Etats-Unis et située en bordure du Mexique pour "3h10 pour Yuma". Ce western des années 2000 est un remake très réussi.

 

J'ai beaucoup de mal à décrire ce film, tellement il est magique.J'adore les personnages un peu fou ou simplement des rêveurs on s'est pas trop.En plus de ça Emir Kusturica a su réunir un casting d'enfer, Johnny Depp, Jerry Lewis,Faye Dunaway, Lili Taylor et Vincent Gallo, sont tout simplement excellent. Ce film est à voir absolument...en version originale si possible...! 

 

Mon film préféré se déroulant dans l'Arizona est et restera "U-Turn, ici commence l'enfer". Un univers déjanté, une bande son géniale, un thriller parsemé d'humour noir, une ambiance oppressante et une réalisation bluffante d'Oliver Stone. Sean Penn joue la crapule, rôle qui lui colle à la peau. Les seconds rôles (Nick Nolte, Jennifer Lopez, Joaquin Phoenix, Billy Bob Thornton) permettent à ce bijou de réalisation de se situer à la frontière entre un Tarantino et un scenario des frères Coen.   

Los Angeles :

Lorsque l'on évoque Los Angeles au cinéma on pense tout de suite à Hollywood ou aux studios Universal, Warner Bros et Disney. Depuis que j'ai mis les pieds à Los Angeles je dois admettre que je ne regarde plus les films de la même façon. Les collines de Los Angeles sont propices aux courses poursuites sur Mullholand Drive, l'artère principale grimpant sur les hauteurs de Franklin canyon puis des Santa Monica mountains.

 

Les films "Mullholand Drive" de David Lynch, "Drive" et "Collision" sont parfaits pour juger de la mise en scène sur les vues de L.A. Ces trois films sont différents les uns des autres mais me font aimer Los Angeles et ses immenses avenues.

Dans "Chinatown" le "duel" Nicholson-Dunaway offre un grand moment de cinéma. L'atmosphère poisseuse et noire menée jusqu'au bout par Polansky a fait rentrer Jack Nicholson au palmarès des géants en obtenant l'Oscar (1976) à Hollywood.

 

Dans "Police Federale Los Angeles", un Los Angeles hypnotique magistralement filmé par Friedkin (French Connection, L'Exorciste) où policiers, gangsters et indicateurs se manipulent, se mentent et s’affrontent autour d’un obscur trafic de faux billets. Ce film me fait ressentir le reflet d’un univers où rien ne semble avoir de valeur véritable.

 

Je ne peux pas oublier "Boyz in the hood", le film sur le ghetto de South Central. C'est pour moi le meilleur sur la vie des quartiers noires et déshérités des States...peut être parce qu'on y parle un peu sport! "Boyz in the hood" a obtenu deux Oscar notamment pour le réalisateur John Singleton. Sur fond de rap et de guerres des gangs ce film est important pour comprendre ce que peut être la loi de la rue où se mêlent insécurité et promiscuité.

 

Mon préféré se déroulant à Los Angeles est "LA Confidential" tiré du livre de James Elroy. Jack Vincennes, Bud White et Ed Exley (K.Spacey, R.Crowe, G.Pearce) trois inspecteurs aux tempéraments et méthodes différentes sont obligés de coopérer pour enquêter sur le meurtre d'une call-girl. Trafics d'influence, prostitution de luxe, corruption : tout un monde s'ouvre à eux. Je ne suis pas un grand lecteur mais j'ai lu "LA Confidential" et les deux autres œuvres de la trilogie d'Elroy (Le grand nulle part, Le dahlia noir). La mise en scène est agréable et l'atmosphère sur fond de règlements de comptes, de suspense et de fausses pistes ramène le spectateurs au Los Angeles des années 50.

 

San Fransisco :

Je ne suis jamais allé à "Frisco" mais j'irai un jour...! J'ai remarqué que les genres cinématographiques étaient complétement différents des villes comme Los Angeles et New York où les polars ne se comptent plus. Les vues imprenables du Golden Gate Bridge et l'atmosphère spécial de cette ville doivent rendre les réalisateurs un peu plus cool sur ce côté-ci des Etats-Unis!!

 

Je savais que Clint .Eastwood avait été maire de la petite bourgade bourgeoise de Carmel située à une heure de San Fransisco. Maintenant je comprends mieux pourquoi tous les "Inspecteur Harry" ont été réalisé à San Fransisco. L'histoire s'inspire du tueur du zodiac (A voir le super film "Zodiac" sur ce même sujet)  qui sévit à San Fransisco dès la fin des années 60. Le scénario est d'abord refusé par Paul Newman (L'Arnaque, La couleur de l'argent, Butch Cassidy & le kid) puis acheté par Franck Sinatra qui ne put jouer le rôle du célèbre inspecteur. Le scénario tomba alors dans les mains du beau Clint ...

 

"L'évadé d'Alcatraz" est également un incontournable des films tournés dans la Bay area. Franck Morris le héros fugitif est campé par Clint Estwood. Cette seul évasion de la célèbre prison eut lieu le 11 juin 1962. Depuis, une question se pose : « Était-il possible de s'échapper de la prison d'Alcatraz et d'y survivre ? »

 

Dans "Milk" Sean Penn joue à merveille le rôle d'Harvey Milk, célèbre militant des droits homosexuels dans les années 60. Que l'on soit sensible, ou moins, à la cause gay, ce film parvient à atteindre 'une justesse de ton qui nous touche au final d'une profonde et sincère émotion. Harvey Milk est l'instigateur du Castro Village, officialisant en quelque sorte le nom du quartier gay.

Mon préféré n'est pas une surprise puisque la référence en matière de film sur San Fransisco reste "Bullitt" joué par Steeve McQueen, magistral acteur, pilote de courses automobiles et ami intime de Bruce Lee (La grande évasion, Les 7 mercenaires). L'inspecteur "Bullitt" est chargé de mettre en sécurité un truand ayant appartenu à la mafia de Chicago et appelé à témoigner contre l'organisation criminelle. Au volant de sa mythique Dodge verte Steeve McQueen parcourt les rues de "Frisco" lors de la course poursuite la plus existante du cinéma (la scène totale dure 10 minutes et 53 secondes!).

New York :

Mon cinéma et New York ce sont les films de Martin Scorsese avec Robert De Niro en acteur majeur. Je m'imagine de suite la rue, les taxis jaunes, la bouche d’égouts d'où s'évapore une légère fumée, le pont de Brooklyn...

 

Dans "Il était une fois dans le bronx" De Niro évoque sa jeunesse dans ce quartier désormais connu pour être le berceau de la culture hip-hop. L'histoire se déroule dans les années 60 et suit l'itinéraire d'un gamin fasciné par un "parrain de la mafia" qu'il observe très souvent... Dans ce film on retrouve l'atmosphère de "Les Affranchis" où se mêle une sorte de Little Italy, pizzas, flingues et costards sur mesure.

 

"Les Affranchis" (avec l'excellent "Donnie Brasco" et le récit de la vie de Joe Pistone, flic infiltré au cœur de la mafia joué par Johnny Depp) reste la référence en matière d'histoire vraie dans le milieu de la mafia américaine. Ray Liotta y joue le rôle d'Henry Hill un gangster associé à la Famille Lucchese, l'une des cinq familles de Cosa Nostra aux États-Unis. Le film sera nommé six fois aux Oscar, incluant celui de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second rôle pour Joe Pesci dans le rôle de Tommy. La bande son est magistrale et se situe dans un style très rock où l’on peut y entendre du Rolling Stones et le merveilleux Sunshine Of Your Love de Cream.

 

Dans la continuité des films de gangsters je ne peux pas ne pas y placer la trilogie de "Le Parrain" avec deux légendes réunies (Marlon Brando et Al Pacino). Pour ce chef d’œuvre Francis Ford Coppola raconte l'ascension de Michael Corleone prêt à prendre la succession de son père, le patriarche Vito Corleone.

 

Etant passionné de musique, des States et de films sur la pègre new-yorkaise je ne peux qu’apprécier le "The Cotton Club" de  Francis Ford Coppola (encore). Un danseur noir (Gregory Hines en danseur de claquettes hors pair) et un trompettiste blanc (Richard Gere) sont emportés dans une tourmente où l'amour et l'ambition se jouent au rythme des claquettes, du jazz... et des mitraillettes. Le "Cotton Club" est le célèbre cabaret du Harlem des années 30 où les artistes étaient "blacks " mais le public exclusivement blanc. Le "Cotton Club" se distinguera par les meilleurs musiciens et shows noirs de l'époque tels que Louis Armstrong, Duke Ellington et Cab Calloway (Curtis dans "The Blues Brother".)

 

Avec "Do the right thing",  Spike Lee pur new-yorkais démontre tout son talent devant et derrière la camera. Ce film a travers une belle photographie des USA de la fin des années 80 abordent des thèmes chers au réalisateur tel que la lutte sociale, la discrimination raciale, l'intégration, la brutalité policière.

 

"Taxi Driver" est un monument du cinéma signé Martin Scorsese, un excellent film doté de nombreuses scènes cultes sur fond de jazz funèbre, un film indispensable pour les cinéphiles qui seront certainement d'accord avec moi : Robert De Niro est un dieu.

 

J'ai gardé mon film préféré pour terminer cette rubrique New York... Le chef-d'œuvre de Sergio Leone "Il était une fois en Amérique" où se joue le destin de Noodle (Robert De Niro) à travers sa jeunesse entourée de ses trois amis dont Max (James Woods). Partagé en trois époques et sur fond de Prohibition pour commencer. Chaque personnage est approfondi et révèle au fur et à mesure du film ses parts d'ombres et de lumières...pendant 3h39 min oui oui!! L'histoire prend place dans une Amérique révolue du Far-West pour laisser place au milieu des gangster juifs de New York et du quartier de Lower East Side. Pour les fans d'affiches de film, celle ci a été photographier au pied du Manhattan Bridge côté Brooklyn (quartier Dumbo).

Chicago

Lorsque l'on évoque Chicago et le cinéma, deux images viennent à l'esprit : la musique et la prohibition lors des années 1920.

 

Le film "Chicago" en est le mix parfait sous forme de comédie musicale! Le film remporta 6 Oscars à Hollywood dont le prix du meilleur film et du meilleur second rôle féminin pour la magnifique Catherine Zeta-Jones (Le masque de Zorro, Traffic). Ayant eu la chance d'assister à la comédie musicale dans un théâtre de Broadway en 2010, je ne peux donc m'empêcher d'avoir une affection particulière pour cette histoire de meurtre, de prison, de jazz et de femmes.

 

Les deux chefs d’œuvre sont incontestablement "The Blues Brothers" de John Landis. Amis dans la vie, les acteurs John Belushi et Dan Aykroyd ont été réunis pour la première fois pour incarner les frères Blues dans un duo de choc "en mission pour le seigneur". Dès sa sortie de prison, Jake Blues est emmené par son frère Elwood chez Soeur Mary Stigmata, qui dirige l’orphelinat dans lequel ils ont été élevés. Ils doivent réunir 5 000 dollars pour sauver l’établissement, sinon c’est l’expulsion. Morceaux musicaux cultes agrémenter d'une myriade de chanteurs vedettes tels que James Brown, John Lee Hooker, Ray Charles, Aretha Franklin ou Cab Calloway interprètent de nombreux morceaux de rythm&blues, soul et blues.

A voir et revoir...

 

Avec "The Blues Brothers" le Chicago de la prohibition est inévitablement représenté par le mythique "Les Incorruptibles" de Brian De Palma (Scarface, L'impasse, Snake eyes). Multipliant les scènes cultes tout en densifiant son intrigue extrêmement bien ficelé, De Palmal livre une fois de plus un film mémorable mettant en scène une guerre entre gangsters et policiers .

Une belle fresque du Chicago des années 1920 retraçant la période de la prohibition et le fameux duel Elliott Ness/ Al Capone. Un casting époustouflant : Andy Garcia, Robert de Niro (il pris 12 kilos en cinq semaines pour les besoins du personnage !) en maître de la mafia plus vrai que nature, et un Kevin Costner qui tient ici l'un de ses plus beaux rôles. Fascinant dans son rôle d'ancien flic incorruptible d'origine irlandaise Sean Connery reçut l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle à la cérémonie de 1988.

"Les Incorruptibles" peut en plus compter sur quelques scènes inoubliables, parmi lesquelles celle de l'interrogatoire mais surtout le plan-séquence chez Malone, vu à travers les yeux du malfrat, et la fusillade dans les escaliers de la gare, deux moments de tension pure, parmi les plus haletants de l'histoire du cinéma. Quant à la musique d'Ennio Morricone, elle est comme d'habitude sublime, avec sa teinte nostalgique qui sied si bien au film.